26 février 2025

En cas de sinusite aiguë, il est important de savoir comment réagir (faut-il consulter ou non ? dans quels délais ?) et quels bons gestes adopter pour être soulagé.

Comment réagir en cas de sinusite ?

• À la suite d’une rhinopharyngite, je ressens des douleurs bilatérales au niveau des sinus maxillaires, sous les deux yeux, dans un contexte de fièvre modérée (38- 38,5 °C) et d’écoulement nasal clair.

J’applique les conseils pratiques, je prends si besoin des médicaments en automédication et je surveille mon état.

En cas de doute, je contacte mon médecin traitant.

• J’ai une fièvre inférieure à 38,5 °C et des douleurs modérées sous orbitaires (sous les yeux au niveau des pommettes) qui persistent au-delà de trois jours.
• Mes symptômes de rhinopharyngite (obstruction nasale, toux, éternuements…) persistent pendant plus d’une semaine et des douleurs des sinus apparaissent.

Je consulte mon médecin traitant dans les jours qui viennent.

• J’ai une douleur au niveau des sinus qui devient plus intense malgré un traitement symptomatique pris pendant 48 à 72 heures.
• J’ai une douleur unilatérale au niveau d’un sinus et elle irradie vers les arcades dentaires faisant suspecter une infection dentaire (carie ou abcès dentaire) simultanée.
• Mon écoulement nasal augmente, devient purulent et n’est présent qu’au niveau d’une seule narine.
• J’ai une douleur de sinusite située d’un seul côté, pulsatile, qui augmente avec la tête penchée en avant, en fin de journée ou durant la nuit.

Je consulte mon médecin traitant dans la journée.

Dans un contexte de fièvre supérieure à 38,5 °C :

• je présente une enflure au niveau du visage et particulièrement d’un œil ;
• j’ai des douleurs au niveau d’un œil ;
• ma vue se trouble ou mes yeux m’apparaissent différents (l’un devient plus saillant) ;
• j’ai des maux de tête intenses, différents de ceux que j’ai habituellement, des nausées, une gêne à la lumière.

Mon enfant présente une fièvre élevée (supérieure à 39 °C), une grande fatigue, un écoulement nasal purulent et un gonflement du visage autour d’un œil.

Je contacte sans tarder le service d’aide médicale d’urgence : 15 ou 112 ou je m’adresse aux urgences, une hospitalisation est parfois utile.

Conseils pratiques en cas de sinusite aiguë maxillaire

Essayez de mettre en pratique ces recommandations.

Pour atténuer la gêne et les douleurs au niveau des sinus :

• Ne vous exposez pas à la fumée de tabac qui favorise les infections respiratoires et arrêtez de fumer.
• Évitez les climatiseurs qui assèchent l’air. La température idéale d’une pièce se situe autour de 18 °C à 20 °C.
• Humidifiez l’intérieur de votre nez avec des produits adaptés (sérum physiologique, spray d’eau thermale ou de mer). Attention, n’utilisez pas le même embout pour plusieurs personnes.
• Dormez la tête surélevée pour améliorer le passage de l’air.
• Buvez régulièrement de l’eau et proposez-en à votre enfant malade.
• Ne vous couvrez pas trop : la chaleur du corps doit s’évacuer.

Pour épargner vos proches et éviter de les contaminer, appliquez les gestes barrières :

• Lavez-vous les mains régulièrement.
• Couvrez votre bouche avec un mouchoir en papier lorsque vous toussez ou toussez dans votre coude.
• Mouchez-vous aussi souvent que nécessaire avec des mouchoirs jetables puis jetez-les dans une poubelle après utilisation et lavez-vous les mains ensuite.
• Portez un masque jetable tant que vous êtes malade.

Médicaments éventuels en cas de sinusite maxillaire

Si les symptômes vous gênent malgré l’application des conseils pratiques pour être soulagé(e) de votre sinusite maxillaire, vous pouvez utiliser des médicaments sans ordonnance. Demandez conseil à votre pharmacien.

Sinusite maxillaire : les médicaments chez l’adulte

Les antalgiques en cas de douleur des sinus

Vous pouvez utiliser :

• le paracétamol, en priorité, en cas de douleurs et/ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection ;
• uniquement en cas de contre-indication au paracétamol, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (ibuprofène, kétoprofène) ou de l’aspirine sur une courte durée de 3 jours. Ces médicaments doivent être utilisés seuls : ne mélangez pas les anti-inflammatoires et l’aspirine. Il est important de noter que dans un contexte d’infection, l’utilisation des AINS (et particulièrement l’ibuprofène et le kétoprofène) doit être prudente en raison du risque de survenue de complications infectieuses graves.

Pour une meilleure efficacité, prenez un médicament le plus tôt possible, idéalement dès le début de la douleur. Demandez conseil à votre pharmacien.

Les vasoconstricteurs nasaux ou oraux (à prendre par la bouche)

Les vasoconstricteurs permettent de réduire la sensation de nez bouché et facilitent la respiration en diminuant le gonflement de la muqueuse.

Mais attention, ces médicaments peuvent être dangereux. 

Les médicaments vasoconstricteurs nasaux ou oraux ne doivent pas être utilisés :

• avant l’âge de 15 ans ;
• chez la femme enceinte ou qui allaite ;
• en présence de contre-indications ou facteurs de risque : antécédent d’accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle sévère ou mal équilibrée, insuffisance coronarienne sévère, épilepsie, risque de glaucome par fermeture de l’angle, risque de rétention urinaire liée à un adénome de la prostate par exemple, troubles neurologiques tels que des hallucinations, des troubles du comportement, des agitations ou des insomnies, hyperthyroïdie, diabète.

En l’absence de contre-indications, les vasoconstricteurs ne doivent pas être pris plus de 5 jours d’affilée.

Les vasoconstricteurs nasaux ne doivent pas être associés entre eux (ne jamais associer un vasoconstricteur nasal et un vasoconstricteur oral) ou être donnés à un proche qui présente des symptômes similaires sans avis du pharmacien.

Avant d’acheter un vasoconstricteur nasal en vente libre, vous devez demander l’avis de votre pharmacien et lui signaler vos problèmes de santé et les autres médicaments que vous prenez.

Des règles à respecter en cas d’automédication

Si vous entreprenez un traitement médicamenteux sans prescription médicale, appliquez les conseils suivants :

• Lisez toujours la notice avant de l’utiliser et demandez conseil à votre pharmacien.
• Ne dépassez pas la dose maximale quotidienne autorisée. De plus, suivez bien la posologie (quantité et fréquence de prise recommandées par la notice) et l’intervalle minimum à respecter entre deux prises. En effet, un surdosage pourrait avoir des effets néfastes sur votre santé (toxicité) et entraîner une accoutumance au produit.
• Pour les mêmes raisons, sauf avis médical contraire, évitez d’associer ou d’alterner des antalgiques de compositions différentes.
• N’utilisez pas un médicament si vous présentez l’une des contre-indications précisées dans la notice.

Si l’antalgique n’est pas efficace rapidement et que la douleur persiste, consultez votre médecin traitant. N’oubliez pas de lui préciser le type de traitement pris (médicament, dose, fréquence).

Sinusite maxillaire : les médicaments chez l’enfant

Votre enfant a de la fièvre ou des douleurs des sinus

Donnez à votre enfant du paracétamol en priorité, ou, uniquement en cas de contre-indication au paracétamol, un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène ou kétoprofène). Des complications infectieuses graves cutanées, pulmonaires, ORL neurologiques… ont été constatées après de courtes durées de traitement par l’ibuprofène et le kétoprofène. C’est pourquoi, l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens, lorsqu’elle est nécessaire, doit être la plus courte possible (moins de 3 jours en cas de fièvre) et à dose minimale

La dose doit être adaptée à son poids :

• pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg par kilo toutes les six heures ou 10 mg par kilo toutes les quatre heures ;
• pour l’ibuprofène à n’utiliser qu’en cas de contre-indication au paracétamol, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg par kilo toutes les huit heures ou 7,5 mg par kilo toutes les six heures.

Si votre enfant a plus de 6 mois et s’il a une contre-indication au paracétamol, vous pouvez utiliser, à la place de l’ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : le kétoprofène. La dose doit être adaptée à son poids : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.
N’utilisez qu’un seul type de médicament pour faire baisser sa fièvre.

Soyez vigilant ! Si votre enfant a moins de 3 mois ou s’il a la varicelle ou s’il présente des signes de déshydratation (diarrhées et vomissements importants), ne lui donnez pas d’ibuprofène.

L’aspirine ne doit pas être administrée chez l’enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d’une maladie rare mais grave, le syndrome de Reye.

Votre enfant a le nez bouché

N’utilisez pas de vasoconstricteurs nasaux en cas de rhinopharyngite car ils sont contre-indiqués chez l’enfant de moins de 15 ans.

Apprenez à votre enfant à bien se moucher dans des mouchoirs jetables et utilisez du sérum physiologique ou des solutés dérivés de l’eau de mer, en dosettes à usage unique, pour lui laver le nez.

Ce contenu est rédigé par :

• le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
• le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
• et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.