27 juin 2025
La ménopause est la période de la vie d’une femme marquée par l’arrêt de l’ovulation et la disparition des règles. Bouffées de chaleur, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil… font partie des multiples symptômes qui apparaissent à la ménopause. L’examen du médecin fait le diagnostic.
Qu’est-ce que la ménopause ?
La ménopause est la période de la vie d’une femme où les règles (menstruations) s’arrêtent définitivement. Elle intervient généralement entre 45 et 55 ans et en général aux alentours de 50 ans.
La ménopause est un phénomène naturel. Elle survient lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale (estrogènes et progestérone) et la formation d’un ovule chaque mois. La procréation n’est plus possible. On dit que la ménopause est véritablement installée lorsque les règles sont absentes depuis une année.
La ménopause est anticipée lorsqu’elle survient naturellement entre 40 et 45 ans. Elle est tardive lorsqu’elle a lieu après 55 ans.
Les problèmes possibles liés à la ménopause sont de deux types :
- les symptômes qu’elle entraîne (bouffées de chaleur, insomnie, fatigue, irritabilité…) ;
- et le risque augmenté de certaines maladies (ostéoporose, maladies cardiovasculaires).
Comment expliquer la survenue de la ménopause ?
À sa naissance, chaque bébé-fille naît avec un stock limité de follicules ovariens. Pendant sa période dite d’activité génitale, de la puberté à la ménopause, chaque femme présente des cycles menstruels au cours desquels la fécondation est possible.
Le cycle menstruel est composé de 2 phases séparées par l’ovulation.
La phase folliculaire prépare à l’ovulation. Au cours de cette phase, l’hormone folliculo-stimulante (FSH), fabriquée par l’hypophyse, stimule les follicules ovariens pour qu’ils produisent un ovule mature. Elle favorise également la sécrétion par les follicules des estrogènes qui agissent sur l’épaississement de la muqueuse utérine et la consistance de la glaire cervicale.
L’ovulation est provoquée par une augmentation du taux d’hormone lutéinisante (pic de LH), sous l’action des estrogènes, entraînant la rupture du follicule et la libération de l’ovule mature.
La phase lutéale est la période située entre l’ovulation et l’apparition des règles. Après l’ovulation, le follicule transformé en corps jaune produit de la progestérone qui contribue à renforcer la muqueuse utérine en vue de la nidation.
Si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune s’atrophie et le taux de progestérone diminue brutalement dans un contexte de faible production d’estrogènes. En conséquence, la couche superficielle de la muqueuse utérine se détache et est éliminée. Ce sont les règles qui signent le début du cycle suivant.
Cet enchaînement de cycles a lieu jusqu’à la fin de la réserve de follicules. Lorsqu’il n’y a plus de follicules ovariens, donc plus d’ovulation, les productions hormonales de progestérone puis d’estrogènes baissent et s’arrêtent. La préménopause est la conséquence de la baisse de la production de progestérone. Lorsque la production hormonale d’estrogènes cesse, la ménopause s’installe.
Les âges de la ménopause
Périménopause
Cette phase survient 2 à 4 ans avant la ménopause et les symptômes apparaissent le plus souvent vers l’âge de 47 ans.
Ménopause naturelle entre 45 et 55 ans
Elle survient naturellement entre 45 et 55 ans, avec un âge moyen de 51 ans.
Ménopause tardive après 55 ans
On parle de ménopause tardive lorsqu’elle survient naturellement après 55 ans.
Ménopause anticipée entre 40 et 45 ans
La ménopause peut survenir naturellement, de façon anticipée, entre 40 et 45 ans.
La ménopause peut également être iatrogène (provoquée par le traitement d’une maladie) : elle est donc la conséquence d’un traitement effectué chez une femme en âge d’avoir des enfants :
- chirurgie (ablation des ovaires par exemple) ;
- chimiothérapie ;
- radiothérapie.
Ménopause avant 40 ans
La ménopause peut être due à une insuffisance ovarienne prématurée (marquée par l’arrêt anormal du fonctionnement des ovaires).
Elle peut également être iatrogène : elle est la conséquence d’un traitement effectué chez une femme en âge d’avoir des enfants :
- chirurgie (ablation des ovaires par exemple) ;
- chimiothérapie ;
- radiothérapie.
Lorsque la ménopause survient avant 40 ans (on parle souvent en langage courant de ménopause précoce), un traitement hormonal substitutif est prescrit en l’absence de contre-indication jusqu’à l’âge de 50 ans, pour éviter les complications.
Postménopause
C’est la période qui suit la ménopause, c’est-à-dire le reste de la vie.
Les symptômes lors de la ménopause
Toutes les femmes ne sont pas concernées par les symptômes de la ménopause et lorsqu’ils sont présents, leur retentissement sur la vie quotidienne est variable. Ils débutent souvent dès la périménopause.
Certains de ces symptômes sont transitoires comme les bouffées de chaleur ou les sueurs et ils s’atténuent plus ou moins vite avec le temps. D’autres symptômes, comme les troubles génito-urinaires, peuvent s’installer de façon plus durable et même s’aggraver avec le vieillissement.
Les troubles climatériques (ou troubles de la ménopause)
La ménopause s’accompagne fréquemment de troubles dits climatériques (symptômes qui accompagnent les modifications hormonales associées à l’arrêt de la fonction ovarienne) dont l’intensité varie selon les femmes. Ces symptômes sont dus à la carence hormonale en estrogènes et en progestérone. Ils ne sont pas systématiques et certaines femmes y échappent complètement.
Des bouffées de chaleur ou bouffées vasomotrices
Elles sont présentes chez sept femmes sur dix et se traduisent par :
- la survenue inconstante de frissons, de tremblements, d’une impression de malaise et de vertiges ;
- une brusque sensation de chaleur intense, montant du torse jusqu’à la face et au cou et suivie d’une rougeur ;
- des palpitations, des sueurs abondantes et des frissons, précédant un retour à la normale.
Brèves, les bouffées de chaleur durent rarement plus de quelques minutes. Elles peuvent être occasionnelles ou survenir plusieurs fois par heure.
Elles se manifestent surtout la nuit et perturbent le sommeil. Elles apparaissent également la journée : elles sont alors favorisées par la chaleur ambiante, la prise d’un repas, l’alcool, l’exercice et l’émotion.
Elles sont présentes pendant quelques mois, mais durent parfois pendant plusieurs années.
Des sueurs nocturnes
Les sueurs nocturnes peuvent être isolées et survenir sans bouffées de chaleur. Elles peuvent être très importantes jusqu’à mouiller les draps du lit.
Une sécheresse vulvovaginale
La sécheresse vulvovaginale s’installe progressivement et résulte de la chute des hormones féminines. Elle peut être responsable d’une vaginite, de douleurs et de diminution du plaisir lors des rapports sexuels.
Des troubles urinaires
Les infections urinaires sont plus fréquentes.
La miction est souvent perturbée avec des fuites urinaires, une envie fréquente d’uriner.
Certains troubles climatériques comme les bouffées de chaleur, sueurs, fatigue… peuvent être transitoires, mais persistent parfois au cours de la ménopause. D’autres sont durables comme la sécheresse vaginale, les troubles urinaires.
D’autres symptômes souvent présents cez la femme ménopausée
Les femmes ménopausées se plaignent fréquemment de divers symptômes :
- des maux de tête, une fatigue, des insomnies ;
- une irritabilité, de l’anxiété, des troubles de l’attention et de la mémoire ;
- des douleurs articulaires, diffuses et changeantes, plus marquées le matin et diminuant après le dérouillage matinal et après l’activité physique ;
- une prise de poids ;
- une sécheresse de la peau.
Le diagnostic de la ménopause : aucun examen nécessaire
Le diagnostic de la ménopause repose sur l’absence de règles depuis 12 mois chez une femme d’environ 50 ans (âgée de 45 à 55 ans). Aucun examen n’est nécessaire dans une situation habituelle.
Le « test à la progestérone » qui consiste à prescrire cette hormone 10 jours par mois, pendant trois mois d’affilée n’est pas recommandé pour faire le diagnostic de ménopause (en cas de ménopause, les règles ne réapparaissent pas, après ces 10 jours de traitement).
Les dosages hormonaux sont le plus souvent inutiles car la prise en compte de l’âge et des symptômes cliniques suffisent.
Les dosages hormonaux et l’échographie pelvienne ne sont pas recommandés pour décider de l’arrêt d’une contraception hormonale en cours. Le médecin explique à sa patiente comment assurer sa contraception jusqu’à confirmation de la ménopause.
Ce contenu est rédigé par :
- le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.
