10 erreurs à éviter avec sa crème solaire

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10 erreurs à éviter avec sa crème solaire

Se protéger du soleil, c’est important. En théorie. Car en pratique, on a souvent tout faux : on s’expose aux heures les plus chaudes, on ne remet pas de produit solaire toutes les deux heures. Nos experts rappellent ce qu’il ne faut pas faire et tordent le cou à certaines idées reçues.

Le soleil à petites doses reste bon pour la santé. Il n’est donc pas question d’interdire toute exposition, il faut simplement bien se protéger. Cela vaut tout particulièrement pour les enfants. Leur peau n’est pas mature avant 9 ou 10 ans, et alors qu’ils ont moins de défenses qu’une personne adulte, ils sont davantage exposés au soleil : « On estime que 50 à 60 % des doses d’UV prises dans la vie le sont durant l’enfance », explique le Pr Christophe Bedane, dermatologue.

 

Erreur n°1 : se dire que le coup de soleil est le seul danger à éviter

Ce qui se passe : vous pensez qu’en vous exposant à petites doses, vous évitez le coup de soleil, qui reste à vos yeux le principal dommage que le soleil peut commettre à votre peau.

La réponse dermato : « Le coup de soleil est très désagréable, mais c’est un épiphénomène par rapport au vieillissement cutané et aux cancers induits par les UVA », rappelle le Pr Pierre Thomas, dermatologue . Le coup de soleil est causé à 90 % par les UVB, maice sont les UVA qui sont responsables en majeure partie du vieillissement cutané et du cancer.

Et c’est tout le problème : il n’y a pas de signe clinique, pas de message d’alerte indiquant que l’on a pris trop d’UVA. Et si l’on se protège des UVB sans se protéger des UVA, on se “prive” aussi du signal qu’est le coup de soleil. Mais dans les faits, les protections solaires ont évolué et il n’existe plus de crème solaire qui protégerait des UVB sans protéger aussi des UVA. La réglementation impose le ratio suivant : la protection anti-UVA doit être égale ou supérieure à un tiers de la protection anti-UVB.

 

Erreur n°2 : se contenter d’un indice 15 quand on a la peau mate ou déjà bronzée

Ce qui se passe : comme votre peau supporte très bien le soleil, et/ou qu’elle est déjà bronzée, vous ne mettez qu’un indice 15, pensant que c’est bien suffisant. Vous estimez qu’une peau bronzée est une peau protégée. Un produit solaire indice 15 est insuffisant car, dans la “vraie vie”, on ne met jamais la quantité requise, il faut donc diviser son indice solaire par deux pour les faibles indices, voire par quatre pour les indices les plus élevés.

 

Erreur n°3 : compter uniquement sur la crème solaire pour se protéger

Ce qui se passe : en appliquant de la crème avec la plus grande régularité, vous estimez être protégée et pouvoir vous exposer autant que bon vous semble.

La réponse dermato : la crème solaire ne suffit pas. S’il y a bien un point sur lequel les dermatologues se font insistants, c’est celui-ci : la crème solaire n’est pas l’outil unique de protection solaire, loin de là. Elle est même « la dernière solution après la protection vestimentaire et l’éviction de midi (heure solaire) à 16 heures », insiste le Pr Pierre Thomas. Le Pr Christophe Bedane n’est pas moins clair : « La crème solaire est un élément d’appoint dans le dispositif de photoprotection à mettre en place pour les vacances. »

Leur message est clairement de ne pas s’exposer volontairement dans une chaise longue pour bronzer aux heures les plus chaudes, car toutes les expositions indirectes suffisent largement à prendre des couleurs. La protection solaire, c’est d’abord une question de comportement.

De plus, les vêtements UV sont encore peu répandus en France, sauf dans les magasins de sport. Nous aurions tout intérêt à plus en utiliser, surtout pour les jeunes enfants.

 

Erreur n°4 : se croire protégée par une crème de jour qui contiendrait un indice 20

Ce qui se passe : vous appliquez tous les matins une crème de jour qui contient un SPF 15 ou 20. Il vous semble pour vous que cela suffit à vous protéger, surtout si vous êtes en ville.

La réponse dermato :

  • « C’est une utopie de se croire protégée avec les filtres d’une crème de jour, un fond de teint couvrant protège, de fait, beaucoup plus, mais seulement le visage », affirme le Pr Pierre Thomas.
    En outre, les dermatologues expliquent qu’il ne sert à rien de mettre une protection solaire toute l’année, et quand on ne s’expose pas. Bien au contraire, cela peut sensibiliser la peau aux filtres solaires. Du coup, quand elle en aura vraiment besoin, elle pourrait ne plus les supporter.
  • Dernier point : la protection UV d’une crème de jour n’est pas soumise aux mêmes contraintes réglementaires qu’une crème solaire. Elle peut ne protéger que des UVB, et pas des UVA. Or, on a bien vu que ce sont les UVA qui causent, à long terme, des rides et les risques majeurs pour la peau. « On ne peut en aucun cas utiliser une crème de jour avec indice à la place d’un vrai produit solaire », résume Annabel Mari, responsable de la communication scientifique chez Mixa.

 

Erreur n°5 : oublier de s’en remettre après être sortie de l’eau

Ce qui se passe : les nouveaux produits waterproof s’affichent comme résistants voire très résistants à l’eau. Vous en mettez donc avant la baignade. Au sortir du bain, vous zappez la réapplication, estimant être encore bien protégée.

La réponse dermato : les produits solaires les plus récents formulés pour résister à l’eau sont performants, mais il faut en réappliquer après le bain dans certains cas. Par exemple quand on sort de l’eau, on a tendance à se sécher énergiquement avec sa serviette, et les filtres résistent à l’eau mais pas à ce frottement intensif. « Si l’on veut que la protection reste active, il faut se laisser sécher à l’air libre, ou au pire s’envelopper dans sa serviette sans frotter », précise Annabel Mari.

Pour rappel, un produit “résistant à l’eau” est formulé pour “tenir” même après deux bains de 20 minutes, et un produit “très résistant à l’eau” avec quatre bains de 20 minutes… Mais ces conditions restent “théoriques”, en laboratoire dans des conditions standardisées, et parfois, mieux vaut réappliquer du produit.

 

Erreur n°6 : penser qu’on ne risque rien par temps nuageux

Ce qui se passe : aujourd’hui, le temps est couvert, vous estimez que la protection solaire est justifiée uniquement lorsque le soleil se montre… donc pas de crème.

La réponse dermato : « Les nuages diffractent le rayonnement UV mais ne l’arrêtent pas », explique le Pr Christophe Bedane. Si l’on veut rester dehors longtemps pour une activité alors que le temps est nuageux, les dermatologues recommandent de se protéger. Vous doutez que ce conseil soit justifié ? « Faites le test des lunettes photochromiques qui foncent au contact des UV, pour le constater », propose le Pr Thomas.

Plutôt que regarder les nuages, les spécialistes recommandent de se fier à l’index UV. Il est possible de le consulter sur n’importe quel site de météorologie, et il indique la “puissance” du rayonnement UV, couverture nuageuse ou pas.

  • On estime que jusqu’à 3, l’index UV n’oblige pas à une protection solaire.
  • Au-delà, il faut se protéger en cas d’exposition prolongée.
  • Quand l’index UV est équivalent ou supérieur à 5, il est élevé, la protection solaire est impérative.
  • Les indices UV autour de 10 sont les plus élevés mais on ne peut y avoir affaire sous nos latitudes. Il faut aller en Australie !

 

Erreur n°7 : croire qu’une application suffit

Ce qui se passe : dans votre for intérieur, vous vous dites que la réapplication du produit toutes les deux heures, c’est surtout un argument marketing pour nous faire acheter des produits.

La réponse dermato : dans un monde idéal, il faudrait mettre son produit en couche épaisse voire deux couches de suite, mais personne ne le fait vraiment. Cette recommandation de mettre sa crème toutes les deux heures n’est sûrement pas suivie parfaitement, mais elle permet au moins en théorie d’avoir une idée de ce qu’est une bonne protection. À chacune d’aviser en fonction de son type de peau, plus ou moins clair.

 

Erreur n°8 : se croire protégée par des gélules solaires

Ce qui se passe : un mois avant de partir, vous faites le plein d’antioxydants avec une cure de gélules solaires.

La réponse dermato : les gélules antioxydantes ne protègent pas et ne font en aucun cas office de filtres solaires. Elles permettent de préparer la peau à bronzer de façon harmonieuse, à grand renfort d’actifs type bêtacarotène ou lycopène.
On a constaté, dans le cas des peaux très claires (phototypes 1 ou 2), que les gélules solaires permettaient à ces peaux d’afficher un léger hâle alors qu’auparavant, elles ne bronzaient pas du tout.

 

Erreur n°9 : oublier de protéger certaines zones du corps

Ce qui se passe : même en faisant au mieux, il reste souvent une zone oubliée par l’application de crème, et un petit coup de soleil peut apparaître.

La réponse dermato : il faut protéger toutes les zones, surtout celles qui peuvent être souvent exposées. À commencer par le cuir chevelu des hommes qui commencent à se dégarnir, derrière les oreilles ou la nuque… des zones plus facilement découvertes quand on a chaud et que les cheveux sont attachés. « Il faut impérativement protéger le visage et les mains, qui sont les zones les plus exposées », rappelle encore le Pr Thomas.

Pour cet exercice de précision qui consiste à se protéger complètement, les laboratoires travaillent la qualité des textures. « Il faut qu’un produit solaire se voie à l’application pour être bien appliqué », explique Annabel Mari. Pour aller dans son sens, mieux vaut choisir alors un produit lacté ou crémeux, qui se voit et s’étale facilement. Dans tous les cas, il faut opter pour une texture que l’on aime, meilleure garantie que l’on pensera à mettre de la crème.

 

Erreur n°10 : utiliser une crème solaire entamée

Ce qui se passe : votre tube de l’année dernière est encore au fond de votre sac, vous préférez le terminer avant de commencer le nouveau produit solaire.

La réponse dermato : se méfier d’un tube de crème ouvert, même s’il peut être utilisé 12 mois. Dans les faits, le produit est souvent maltraité (sable, chaleur…), mais il est formulé pour y résister. On peut très bien terminer son tube de l’année dernière si ce délai des 12 mois n’est pas dépassé.

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